Titre : | Vers une convention de formation alternante ? : Une comparaison de l’apprentissage en France, Suisse et Italie (2015) |
Auteurs : | Maël Dif-Pradalier ; Samuel Zarka |
Type de document : | Article : article de périodique |
Dans : | RELIEF (n°50, décembre 2015) |
Pagination : | pp. 127-138 |
Langues: | Français |
Mots-clés : |
Thesaurus formation 2019 FRANCE ; SUISSE ; ITALIE ; ALTERNANCE ; APPRENTISSAGE ; SYSTEME EDUCATIF |
Résumé : |
En Suisse, le faible taux de chômage des jeunes actifs est régulièrement associé au système dual de formation. Celui-ci oriente près de trois jeunes suisses sur quatre vers une filière professionnelle, principalement par apprentissage. Fondé sur une alternance école-entreprise, ce système est fréquemment plébiscité comme mode de formation professionnelle à même d’assurer la transition école-travail et de favoriser l’insertion professionnelle (par ex. ILO, 2012), et partant, comme un facteur de performance économique (par ex. Garçon, 2011). Or, depuis les années 1990, les gouvernements successifs en France et en Italie ont largement recouru à l’extension de l’apprentissage dans la réforme de leurs institutions de formation respectives, déclarant s’inspirer en cela du modèle dual, tel qu’il existe en Suisse.
L’analyste est ainsi amené à interroger dans quelle mesure les systèmes de formation de ces pays, entre autres, convergent effectivement vers la référence que constitue la Suisse, ainsi que les résultats de cette convergence. En examinant les évolutions des logiques de formation en Suisse, France et Italie, nous verrons que la formation par apprentissage peut être appréhendée comme vecteur d’institutionnalisation d’une logique de formation qui transforme le modèle dual lui-même et que nous proposons d’expliciter en termes de convention alternante de formation. De manière transversale aux trois pays étudiés, l’apprentissage pourra alors être conçu en tant qu’outil au service de la flexibilisation du marché du travail. La réforme de l’apprentissage ne doit cependant pas masquer la singularité des évolutions en cours pour chacun des pays étudiés. En effet, les héritages institutionnels propres à chaque histoire nationale, voire locale (régionale/cantonale), ainsi que les usages spécifiques aux branches, entreprises et centres de formation, interdisent de réduire la trajectoire d’un pays à celle d’un autre de manière uniforme. Du point de vue des pouvoirs publics, ces héritages respectifs impliquent ainsi des priorisations et des mises en œuvre chaque fois spécifiques des politiques de réforme. Avoir dégagé préalablement l’idéal normatif, commun à ces pays, de la réforme de la formation professionnelle sous les traits d’une convention alternante, nous permettra ainsi, en second lieu, de considérer les voies par lesquelles chaque État tente de l’instaurer. |
En ligne : | http://www.cereq.fr/publications/Relief/Alternance-et-professionnalisation-des-atouts-pour-les-parcours-des-jeunes-et-les-carrieres |