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MINISTÈRE DE L'EMPLOI, DU TRAVAIL ET DE LA COHÉSION SOCIALE
CONVENTIONS COLLECTIVES

Brochure n° 3305 - Supplément n° 6

Convention collective nationale
IDCC: 2216 - COMMERCE DE DÉTAIL ET DE GROS À PRÉDOMINANCE ALIMENTAIRE
(2e édition. - Avril 2004)

AVENANT N° 9 DU 9 JUIN 2004 PORTANT SUR LE TITRE XII « ACCÈS À LA FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE PROFESSIONNELLE »

NOR : ASET0450729M
IDCC : 2216

Article 1er

Objet de l'avenant

Le présent avenant intervient en application de l'accord national interprofessionnel du 5 décembre 2003 et de la loi n° 2004-391 du 4 mai 2004, publiée au Journal officiel du 5 mai 2004.

Ses dispositions se substituent à sa date d'entrée en vigueur, à celles figurant au titre XII actuel de la convention collective nationale.

Article 2

Accès des salariés à la formation tout au long de la vie professionnelle

Le titre XII de la convention collective nationale prend la rédaction suivante.

TITRE XII

ACCÈS DES SALARIÉS À LA FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE PROFESSIONNELLE

PREAMBULE

Le secteur du commerce à prédominance alimentaire est entré dans une nouvelle période de son histoire. Cette période est caractérisée par l'intensification de la concurrence, dans un contexte réglementaire qui nécessite le renforcement des stratégies d'optimisation et de modernisation des unités commerciales.

Cette période est également caractérisée par la confirmation des politiques de qualité, notamment dans les filières alimentaires, en réponse à la crise de l'agroalimentaire, d'une part, et en réponse à l'évolution des besoins et des attentes des clients-consommateurs, d'autre part. De façon générale, la prise en compte des problématiques de développement durable devient indispensable.

Enfin, le développement des services, attente forte des clients, s'est confirmé comme levier de fidélisation, grâce à la mobilisation des équipes (Etude sur l'évolution des postes d'encaissement)(CPNE 2002).

Les entreprises de la profession sauront d'autant mieux faire face à ces défis qu'elles mettront en place les moyens de développer les compétences de leurs salariés, en prenant en compte leurs caractéristiques individuelles : niveau de formation initiale, âge [63 % de moins de 35 ans (Rapport de branche 2002.)]. Elles devront également mettre en place les réponses appropriées aux difficultés de recrutement et aux déficits de compétences dans certains domaines.

Par ailleurs, les signataires s'accordent pour considérer la formation comme élément de parcours professionnels, résultats d'une motivation partagée par le salarié et l'entreprise.

C'est pourquoi les partenaires sociaux entendent à travers le présent accord :

- permettre à chaque salarié de devenir acteur de son évolution et de ses parcours de formation professionnelle ;

- faciliter l'accès des salariés à des actions de formation professionnelle, en recherchant et mettant en oeuvre les conditions nécessaires (utilisation des nouvelles technologies pédagogiques, formation en situation de travail tutorée, organisation pendant ou en dehors du temps de travail) ;

- professionnaliser les salariés à travers la construction de parcours de formation individualisés, prenant en compte chaque fois que nécessaire les acquis de l'expérience professionnelle ;

- favoriser l'employabilité ;

- poursuivre les efforts pour l'emploi des jeunes et des demandeurs d'emploi, avec le renforcement de la culture tutorale ;

- promouvoir l'utilisation des outils conçus par les partenaires sociaux de la branche, par la commission paritaire nationale de l'emploi (CPNE), notamment en termes de certifïcation, avec les certificats de qualification professionnelle (CQP) ;

- informer les entreprises et les aider, en particulier les plus petites, pour mobiliser les différents dispositifs de formation prévus par l'accord, en s'appuyant sur les structures compétentes, notamment l'organisme paritaire collecteur agréé de la branche, le FORCO.

Enfin, pour suivre au mieux les évolutions des besoins des entreprises et des salariés, dans un objectif de prospective et de réactivité, les partenaires sociaux souhaitent définir les modalités de fonctionnement et d'utilisation de l'Observatoire national de l'emploi, des métiers et des qualifications mis en place au FORCO en 1997, au service de la branche.

Les accords de groupe, d'entreprise ou d'établissement ne peuvent comporter de dispositions moins favorables aux salariés que celles figurant ci-après.

CHAPITRE ler

Mieux former les salariés tout au long de leur vie professionnelle

Article 12.1

Définir les objectifs et les priorités

Les signataires soulignent la nécessité pour chaque salarié d'être en mesure, tout au long de sa vie professionnelle, de développer, de compléter ou de renouveler ses connaissances, ses compétences, sa qualification. Ainsi, ils définissent les objectifs et priorités suivants :

12.1.1. Maintenir l'employabilité et favoriser l'évolution interne des salariés.

Toutes actions de formation, contribuant à maintenir l'employabilité des salariés et à favoriser leur évolution interne sont prioritaires.

Les signataires encouragent à ce titre toutes les actions visant à :

12.1.2. Les parcours de formation qualifiants et l'utilisation des CQP.

Les signataires encouragent la construction de parcours de formation qualifiants individualisés. La construction de ces parcours, qui peut être décidée lors de l'entretien professionnel, sera particulièrement recherchée pour l'accompagnement des salariés en évolution dans l'entreprise.

Au service de la lisibilité des parcours de formation qualifiants, les signataires rappellent leur attachement au dispositif de certification de branche mis en place en 1996. Ils décident d'élaborer les passerelles entre les CQP créés, afin de faciliter la validation des acquis de l'expérience et par conséquent l'évolution des salariés dans l'entreprise.

Ils demandent par ailleurs à la CPNE de concevoir un dispositif de communication sur les CQP.

12.1.3. Développer les compétences dans le domaine de l'accueil client, du conseil et de la vente.

Ces compétences sont les éléments clés de la performance des entreprises du commerce et de la distribution. Elles contribuent à la garantie du niveau de qualité de service et de conseil exigé par les clients, et donc à leur fidélisation. La bonne maîtrise des techniques de vente représente un atout majeur dans le contexte concurrentiel des entreprises.

12.1.4. Accroître les compétences dans le domaine des produits.

Les compétences dans le domaine des produits peuvent constituer un facteur important de différenciation. Elles représentent le socle du conseil au client et donc de sa satisfaction. On ciblera particulièrement les rayons frais et les rayons techniques.

12.1.5. Renforcer les compétences en gestion, commerce et merchandising.

L'acquisition des techniques dans ces domaines doit permettre aux salariés de situer le sens de leurs activités dans l'activité globale de l'entreprise. Elle peut également favoriser leur évolution.

12.1.6. Développer une culture tutorale pour tous.

Au-delà de l'accueil des jeunes et des demandeurs d'emploi (art. 12.9), les signataires considèrent la compétence tutorale comme transversale, relevant d'une culture à déployer par chacun dans l'entreprise, à l'égard de tout nouvel embauché, quel que soit son statut. Cette culture doit contribuer à la qualité de l'accueil, à la communication des messages essentiels comme ceux relatifs à la santé et à la sécurité au travail, à l'accompagnement, à l'intégration et à la fidélisation. Toute démarche visant à sensibiliser l'ensemble des salariés à la nécessité de partager ses compétences est encouragée.

12.1.7. Développer les compétences managériales.

Les signataires entendent donner la priorité au développement des compétences managériales pour les raisons suivantes :

12.1.8. Accroître les compétences en logistique, chaînes d'approvisionnement et organisation.

L'ensemble des méthodes d'organisation permettant l'optimisation et le contrôle des systèmes d'approvisionnement et de distribution ont connu de profondes mutations. Le niveau de performance logistique, au sens large, est devenu une condition indispensable de la compétitivité des entreprises. Les compétences visant l'optimisation des flux de marchandises pour tous les salariés intervenant dans la chaîne de distribution sont à développer, de même que celles relatives aux flux d'information.

Article 12.2

Permettre à chaque salarié de devenir acteur de ses parcours de formation

12.2.1. Faciliter l'information sur les possibilités et dispositifs de formation professionnelle, notamment grâce à l'entretien professionnel.

Les signataires demandent aux différents acteurs formation de la branche - entreprises, CPNE, FORCO - de contribuer à faciliter l'information sur les possibilités et dispositifs de formation professionnelle à l'attention des salariés, afin de permettre à chacun de devenir acteur de ses parcours de formation.

Ils reconnaissent également le rôle que peut jouer l'entretien professionnel en la matière.

Celui-ci, réalisé pendant le temps de travail et considéré comme temps de travail effectif, au minimum tous les deux ans par l'entreprise, pour tout salarié ayant au moins 2 années d'ancienneté, vise à l'élaboration de propositions en matière d'actions de formation professionnelle. Il pourra être conduit suivant le guide joint en annexe (annexe I).

Les entreprises veilleront à ce que l'encadrement concerné soit formé à la conduite d'entretien.

12.2.2. Permettre au salarié la traçabilité de ses compétences, en particulier par le passeport formation.

Les signataires conviennent d'élaborer un modèle de passeport, inspiré du CV européen et adapté aux spécificités du secteur du commerce et de la distribution. Ce modèle sera adapté selon les résultats de la négociation interprofessionnelle en cours sur le sujet.

Les signataires incitent à sa promotion lors du 1° entretien professionnel.

Enfin, ils insistent sur le fait que les propositions en matière de formation qui seraient faites lors de l'entretien professionnel n'ont pas à figurer sur le passeport.

Article 12.3.

Faciliter l'accès des salariés à la formation tout au long de leur vie professionnelle

Le présent article vise à identifier des publics particuliers, afin d'encourager leurs possibilités d'accès aux différents dispositifs de formation. Il vise en outre à préciser les modalités de mise en oeuvre de ces dispositifs et à identifier les moyens de les promouvoir.

12.3.1. Définir des publics prioritaires.

12.3.2. Utiliser et promouvoir les différents dispositifs.

CHAPITRE II

Développer la professionnalisation et l'insertion des jeunes et des demandeurs d'emploi

Article 12.4

Définir les objectifs et les priorités

Le secteur reste créateur d'emplois (+ 2,5 % en 2002, cf. données sociales 2002 FCD), et la jeunesse de ses salariés confirme que les entreprises jouent toujours leur rôle d'insertion. Elles permettent à de nombreux jeunes d'accéder à leur 1er emploi et de faire carrière. Tous les profils sont concernés, pour l'ensemble des qualifications : dans le domaine de la logistique, du commerce et de la gestion, des métiers de l'alimentaire.

Les signataires entendent poursuivre leurs actions à l'attention des jeunes et des demandeurs d'emploi, en s'attachant à la qualité de leur accueil et de leur professionnalisation, au service de leur insertion. Ils demandent à la CPNE de faire le suivi de l'ensemble des dispositifs et des partenariats nécessaires.

Article 12.5

Le contrat de professionnalisation

12.5.1 Publics.

Le contrat de professionnalisation est ouvert :

- aux jeunes de moins de 26 ans sans qualification professionnelle et à ceux qui veulent compléter leur formation initiale, quel qu'en soit le niveau, pour pouvoir accéder aux qualifications visées ;

- aux demandeurs d'emploi, dès leur inscription à l'ANPE, lorsqu'une professionnalisation s'avère nécessaire pour favoriser leur retour vers l'emploi.

Toute action, en liaison avec l'ANPE et les autres services de l'Etat, visant le recrutement de demandeurs d'emploi en contrat de professionnalisation est vivement encouragée.

12.5.2. Objectifs et principes.

Il a pour objectif de permettre à son bénéficiaire d'acquérir un diplôme ou un titre à finalité professionnelle, un CQP, une qualification professionnelle figurant sur la liste établie par la CPNE, ou une qualification professionnelle reconnue dans les classifications CCN. Dans la poursuite des travaux qu'elle a déjà menés, les signataires demandent à la CPNE de mettre à jour la liste des qualifications pouvant faire l'objet d'un contrat ou d'une période de professionnalisation (cf. art. 12.3.2.2.). Cette liste sera validée paritairement (annexe II).

Les signataires insistent sur les principes de mise en oeuvre suivants :

12.5.3. Contrat à durée déterminée ou indéterminée.

Si le contrat de professionnalisation est à durée déterminée, il est conclu pour une durée de 6 à 12 mois. Lorsqu'il est à durée indéterminée, la durée de professionnalisation durant laquelle sont mises en oeuvre les actions de professionnalisation visées ci-après est comprise entre 6 et 12 mois.

Ces durées peuvent être portées jusqu'à 24 mois pour :

12.5.4. Nature et durée des actions de professionnalisation.

Tout contrat de professionnalisation peut donner lieu, à sa conclusion, à une évaluation des compétences du salarié, dans l'objectif de définir les actions d'accompagnement et de formation adaptées à son profil.

Les actions d'évaluation, de personnalisation du parcours de formation d'accompagnement externe et de formation, ont une durée au minimum égale à 15 % de la durée du contrat ou de la période de profes-sionnalisation, sans pouvoir être inférieure à 150 heures. Cette durée pourra être étendue pour les actions visant un diplôme ou un titre à finalité professionnelle, dans le respect des durées de formation définies ''•' par les pouvoirs publics, un CQP, et toute action définie par la CPNE sur la liste visée à l'article 12.52. Dans les cas où cette durée devra être portée au-delà de 25 % de la durée du contrat, il est rappelé que la prise en charge des contrats se fera sous réserve des financements nécessaires au FORCO.

12.5.5. Forfaits horaires de prise en charge.

Toute action visant un CQP ou une qualification figurant sur la liste définie par la CPNE bénéficiera d'une prise en charge par le FORCO, sur la base d'un forfait horaire de 9,15 Euros.

Ce forfait est fixé à 7 Euros pour toute autre action.

Un bilan sera réalisé à l'issue de la 1ère année de fonctionnement du contrat de professionnalisation. En fonction des résultats de ce bilan, les signataires ajusteront les forfaits horaires de prise en charge si nécessaire. Par la suite, ces forfaits seront révisés en cas de besoin, dans le cadre des négociations annuelles sur les salaires minima.

Article 12.6

L'apprentissage

Les signataires rappellent et confirment leurs engagements pour le développement du recours à l'apprentissage. Ils souhaitent trouver les moyens de ce développement, notamment par le levier des contrats d'objectifs régionaux visés au chapitre IV. Ils entendent poursuivre les actions de soutien décidées chaque année par le groupe technique paritaire de suivi des conventions de coopération avec l'éducation nationale et l'enseignement agricole visées à l'article 12.7, en particulier les dotations aux CFA partenaires des entreprises de la branche.

Les signataires sont favorables au principe de l'ouverture du contrat d'apprentissage à de nouvelles catégories de salariés. Ils en étudieront les conditions de mise en oeuvre dès lors que la loi et les négociations interprofessionnelles attendues sur la question auront donné leurs orientations.

Article 12.7

Le rapprochement avec les systèmes éducatifs

Les signataires rappellent leur attachement aux filières de diplômes de l'éducation nationale et de l'enseignement agricole répondant aux besoins de la branche. Ils confirment leur volonté de travailler en partenariat avec les ministères concernés dans le cadre des conventions de coopération. Ils soulignent également la nécessité de travailler ensemble au sein des différentes commissions professionnelles consultatives et demandent à la CPNE de jouer le rôle d'intermédiaire et de coordinateur en la matière.

Article 12.8

Les contrats jeunes

Les signataires confirment leurs engagements pour l'insertion des jeunes.

Ils misent sur la réussite de ce dispositif des contrats jeunes, par la misejen place d'un parcours d'intégration et par la logique tutorale confiée à un sàte rie réfèrent.

Article 12.9

Le tutorat

Le tuteur est un professionnel de la grande distribution, volontaire et motivé pour s'impliquer dans sa mission. Il s'engage pour la réussite de l'intégration du jeune dans l'entreprise.

Il a pour mission d'accueillir, d'accompagner le jeune et de faciliter son acquisition de compétences. Il veille à son parcours et à sa progression dans le temps. Il travaille en équipe avec l'ensemble des collaborateurs qui vont intervenir dans l'accueil et l'intégration du jeune.

Garant de la réussite de l'intégration du jeune, il bénéficie d'une formation spécifique, il dispose du temps nécessaire à l'accomplissement de sa mission.

(Voir annexes III, IV, V).

Article 12.10

La communication sur les métiers et les filières de formation intéressant la profession

Afin de développer la professionnalisation et l'insertion des jeunes et des demandeurs d'emploi, à travers les différents dispositifs visés aux articles ci-dessus, les signataires souhaitent développer l'attractivité de la branche et de ses métiers. Il s'agit de développer et d'améliorer les actions de communication pour favoriser la connaissance des opportunités offertes par le secteur, ainsi que son image. Les contrats d'objectifs régionaux, les conventions de coopération avec l'éducation nationale et l'enseignement agricole doivent permettre d'instrumentaliser cette communication.

CHAPITRE III

Assurer la veille prospective sur l'évolution des métiers et des qualifications

Article 12.11

Définir les objectifs et les missions

Afin de disposer d'éléments objectifs d'anticipation, les signataires décident d'assurer la veille prospective sur l'évolution de l'emploi, des métiers et des qualifications. Il s'agit, par des travaux d'analyse, d'identifier les facteurs sociaux, économiques et technologiques, susceptibles de faire évoluer les métiers du commerce et de la distribution, et d'en déduire les conséquences pour les métiers, l'emploi, les besoins en qualifications, en compétences et en formation.

Les signataires décident de recourir à une structure permanente de veille, qui dispose des compétences pour concevoir et mettre en oeuvre l'ensemble des outils nécessaires (indicateurs, bases de données, enquêtes, groupes de travail...).

Les travaux de cette structure devront permettre à la branche de définir les publics et les priorités de formation, ainsi que la liste des diplômes, titres, certificats de qualification professionnelle pour l'ensemble des dispositifs prévus par le présent accord.

Les types de production suivants sont notamment attendus :

Article 12.12

Confier les missions à l'Observatoire de l'emploi, des métiers et des qualifications du commerce

Les signataires décident de confier ces missions à l'Observatoire de l'emploi, des métiers et des qualifications du commerce géré par le FORCO depuis 1997. Le comité de pilotage paritaire défini à l'article 12.13 formalisera auprès de l'Observatoire ses attentes, telles que décrites à l'article 12.11, à travers un cahier des charges revu annuellement, prévoyant également les aspects budgétaires.

Article 12.13

Définir le fonctionnement du comité de pilotage paritaire

Un comité de pilotage paritaire des travaux confiés à l'Observatoire sera mis en place dès l'entrée en vigueur du présent accord. Son fonctionnement sera confié à la commission paritaire nationale de l'emploi qui le réunira de façon ad hoc. Il est composé :

- d'un collège salariés comprenant 2 représentants, membres ou non de la CPNE, désignés par chaque organisation syndicale signataire ;

- d'un collège employeurs comprenant le même nombre total de représentants.

Le comité élabore le cahier des charges annuel des attentes de la profession à destination de l'Observatoire de l'emploi, des métiers et des qualifications du commerce, sous réserve des financements nécessaires.

Il rend un avis sur les résultats des travaux et préconise les orientations ou les actions nécessaires.

Pour une bonne coordination avec le FORCO, les signataires décident que :

- le responsable de l'Observatoire FORCO sera invité aux réunions du comité ;

- le conseil d'administration du FORCO sera sollicité sur les modalités spécifiques de coordination entre l'Observatoire FORCO et le comité de pilotage de la branche.

CHAPITRE IV

Promouvoir les besoins de la branche dans les territoires et dans les PME

Article 12.14

La branche souhaite poursuivre les travaux engagés depuis 1995 en matière de contrats d'objectifs régionaux. Dans le cadre défini par le présent accord, la CPNE définit les orientations de ces contrats, elle donne un avis sur leur contenu et sur leurs conditions de mise en oeuvre. Elle pourra s'appuyer pour cela sur les travaux de l'Observatoire et sur les traitements régionaux qu'elle aura pu solliciter. Les signataires rappellent (cf. art. 9.5 titre IX CCN) que des commissions paritaires de l'emploi pourront être constituées à la demande des organisations syndicales de salariés et d'employeurs dans les régions où l'organisation de la profession le rendrait possible.

Afin de faciliter la mise en oeuvre des contrats d'objectifs, les signataires utiliseront l'appui des relais territoriaux du FORCO.

Ces mêmes relais seront également sollicités pour faciliter l'accès des salariés des plus petites entreprises du secteur à la formation. En effet, les expérimentations de la branche à l'attention des PME ont démontré l'importance du conseil et du service de proximité. Les signataires veilleront donc à la mise en oeuvre, par le FORCO, des moyens nécessaires, sur le plan territorial, pour répondre au niveau de performance et de services attendu.

Enfin, les signataires confient à la CPNE la conception des outils d'information et de promotion qui seront nécessaires et adaptés aux plus petites entreprises, pour promouvoir auprès d'elles l'ensemble des dispositifs prévus par le présent accord.

CHAPITRE V

La commission paritaire nationale de l'emploi

Article 12.15

Conformément à l'article 9.3.2., la CPNE assure le suivi et l'application du présent accord. Elle assure de ce fait les missions suivantes :

- certificats de qualification professionnelle : mise à jour du dispositif, création de passerelles entre CQP, conception d'un dispositif de communication (art. 12.1.2);

- promotion des différents dispositifs de formation (art. 12.2.1 ) ;

- mise à jour de la liste des qualifications pouvant faire l'objet d'un contrat ou d'une période de professionnalisation (art. 12.3.2.2 ; art. 12.5.2), prévision des dérogations nécessaires en termes de durée de contrat (art. 12.5.3) et de durée d'action (art. 12.5.4);

- précisions annuelles sur les objectifs des périodes de professionnalisation (art. 12.3.2.2) ;

- suivi de l'ensemble des dispositifs de professionnalisation et d'insertion des jeunes et des demandeurs d'emploi (art. 12.4) ;

- coordination des remarques et suggestions auprès des différentes commissions professionnelles consultatives des institutions certificatrices (art. 12.7) ;

- fonctionnement du comité de pilotage paritaire de l'Observatoire (art. 12.13);

- avis sur les contrats d'objectifs régionaux (art. 12.14).

CHAPITRE VI

Dispositions financières

A compter du 1er janvier 2004, les entreprises employant au moins 10 salariés, doivent consacrer chaque année 1,6 % des rémunérations versées pendant l'année de référence au financement des actions de formation professionnelle continue. Dans le cadre de cette contribution, elles versent 0,2 % des rémunérations versées pendant l'année de référence au FONGECIF dont elles relèvent.

Pour les autres contributions :

Article 12.16

Le FORCO. OPCA de la branche

Les signataires rappellent l'adhésion de la branche au FORCO.

Article 12.17

Les contributions

12.17.1. Le versement du 0,5 %.

Les entreprises versent au FORCO 0,5 % des rémunérations de l'année de référence, pour le financement de l'ensemble des actions et dispositifs prévus par la loi, en priorité :

- des actions liées aux périodes ou aux contrats de professionnalisation ;

- des actions de préparation et d'exercice de la fonction tutorale.

12.17.2. Le versement du 0,9 %.

Les entreprises affectent 0,9 % des rémunérations de l'année de référence au financement :

- des actions de formation mises en oeuvre dans le cadre du plan de formation ou dans celui du DIF ;

- des frais de transport, de repas et d'hébergement ainsi que des rémunérations et des charges sociales légales et conventionnelles correspondant à la durée des actions mises en oeuvre dans le cadre du contrat de professionnalisation, s'il s'agit d'un CDD, ou de la période de professionnalisation, s'il s'agit d'un CDI, pour les jeunes et les demandeurs d'emploi ;

- du montant de l'allocation versée au salarié pendant la mise en oeuvre d'actions réalisées en dehors du temps de travail ;

- plus généralement, de toutes les actions visées à l'article 12.3.2.1 du présent accord, dans le respect des dispositions en vigueur sur l'imputabilité.

Chaque entreprise verse obligatoirement au FORCO, au plus tard le 28 février de chaque année, au moins 10 % du 0,9 %. Si elle le souhaite, l'entreprise peut confier au FORCO l'intégralité de son 0,9, ou une part de celui-ci supérieure à 10 %. Elle verse en outre au FORCO l'intégralité des sommes correspondant au reliquat disponible au 31 décembre de chaque année. La notion de reliquat est entendue comme étant la différence entre le montant du 0,9 et celui des dépenses qu'elle a réalisées avant le 31 décembre de chaque année.

CHAPITRE VII

Modalités de mise en oeuvre et de suivi de l'accord

Article 12.18

Les signataires s'engagent à promouvoir le présent accord et à accompagner les entreprises et les salariés dans sa mise en oeuvre.

Il s'agit en particulier de ;

- faire connaître et promouvoir les dispositifs et les modalités d'accès, par différents moyens d'information, notamment par le FORCO;

- mener des actions particulières d'information et de conseil nécessaires au développement de la formation pour les plus petites entreprises ;

- mener des actions d'incitation et apporter un appui méthodologique si nécessaire ;

- établir un bilan annuel des actions réalisées.

Les actions de promotion et de suivi de l'accord sont confiées à la CPNE (art. 12.15).

Article 3

Date d'application

Le présent avenant s'appliquera au 1er jour du mois suivant la publication de son arrêté d'extension au Journal officiel.

Il remplace à sa date d'entrée en vigueur les dispositions du titre XII de la convention collective nationale.

Article 4

Publicité

Le présent avenant sera déposé en 5 exemplaires à la direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, 18, avenue Parmentier, 75011 Paris.

Article 5

Extension

Les parties signataires sont convenues de demander sans délai l'extension du présent avenant, la fédération des entreprises du commerce et de la distribution étant chargée des formalités à accomplir à cette fin.

Fait à Paris, le 9 juin 2004.

Suivent les signatures des organisations ci-après :

Organisations patronales :

Syndicats de salariés :

ANNEXE I

Guide méthodologique pour la conduite de l'entretien professionnel

Pourquoi ce guide ?

Pour permettre à chaque salarié de devenir acteur de ses parcours de formation, l'accord de branche sur la formation professionnelle incite l'entreprise à organiser l'entretien professionnel.

Celui-ci doit permettre au salarié et à son supérieur hiérarchique :

- de faire le point sur les possibilités et dispositifs de formation ;

- d'élaborer des propositions en matière d'actions de formation professionnelle.

Ce guide a pour objectif de donner des repères pour l'organisation et la conduite de l'entretien professionnel. Chaque entreprise doit pouvoir s'approprier l'outil et l'adapter en fonction de ses caractéristiques et contraintes.

Comment organiser l'entretien ?

Salariés concernés et fréquence de l'entretien :

L'entretien est organisé tous les 2 ans pour tout salarié ayant au moins 2 ans d'ancienneté dans l'entreprise.

Formation de l'encadrement à la conduite de l'entretien :

Chaque manageur sera formé à la conduite de l'entretien professionnel. Les objectifs de cette formation seront les suivants : techniques d'entretien, détection de besoins de formation, connaissance des principaux dispositifs de formation, connaissance des procédures mises en place dans l'entreprise.

Propositions faites lors de l'entretien :

Les propositions émises lors de l'entretien professionnel doivent être formalisées par écrit sur un support dont un exemplaire est remis au salarié.

L'entreprise peut définir une procédure pour le traitement des propositions issues de l'entretien. Par exemple, l'ensemble des supports ayant servi à l'entretien sont communiqués au service formation/relais RH du magasin, directeur du magasin... Ces propositions peuvent contribuer à la construction du plan de formation.

Questions à aborder lors de l'entretien

Point sur les compétences relatives à la qualification occupée ;

Point sur les souhaits et/ou besoins de formation relatifs à la qualification occupée ;

Echange sur les projets du salarié sur son parcours professionnel ; CC 2004/30 79

Propositions en matière d'actions de formation professionnelle.

Rappel : les outils conçus par la branche pour évaluer la formation peuvent servir de trame d'entretien.

ANNEXE II

Liste des qualifications professionnelles et des actions pouvant donner lieu à la validation de certificats de qualification professionnelle et à la conclusion de contrats ou de périodes de professionnalisation

 
QUALIFICATIONDÉFINIE LE...CQP ADOPTÉ LE...CQP MIS À JOUR...DURÉE DU CONTRAT de professionnalisation
Employé de commerce24 mai 199511 mars 199621 mai 20036 à 9 mois
Délégué commercial24 mai 1995   
Manageur de rayon15 mai 199625 juin 199621 mai 200312 à 24 mois, 12 mois pour les niveaux III et IV
Vendeur produits frais traditionnel19 février 19981er juillet 199821 mai 20039 à 12 mois
Préparateur de commandes14 mars 2000H mars 200021 mai 20036 et 9 mois
Hôte(sse) de caisse14 décembre 2000 avec cahier des charges du contrat de qualification.
Mise à jour le 27 juin 2001.
  6 à 8 mois
Employé(e) commercial(e) Niveaux 1 et 2, définition CCN 1er janvier 1999.
Cadrage CPNE le 21 mai 2003 : niveau IV de formation initiale requis maximum.
Durée du contrat de qualification : 6 mois.
   6 mois
Agent de sécurité Niveau 2, définition CCN 1er janvier 1999
Cadrage CPNE le 21 mai 2003: niveau IV de formation initiale requis maximum.
Durée du contrat de qualification : 6 mois.
   
Boucher 21 mai 2003 21 mai 2003  10 et 18 mois

ANNEXE III

Mission du tuteur

Le tuteur est un professionnel volontaire et motivé pour s'impliquer dans sa maison. Il contribue à la réussite de la formation du jeune dans l'entreprise, tant en termes de certification que d'intégration.

Il a pour mission d'accueillir, d'accompagner le jeune et de faciliter son acquisition de compétences. Il veille à son parcours et à sa progression dans le temps. Il coordonne son action avec l'ensemble des tuteurs qui vont intervenir.

Il bénéficie d'une formation spécifique. Il dispose du temps nécessaire à l'accomplissement de sa mission.

 
ÉTAPE DU PARCOURS du jeune MISSIONS DU TUTEUR
1. Réussir l'accueil Préparer l'arrivée du jeune (documents à lui remettre, informations à lui communiquer, personnes à lui présenter...).
Accueillir, guider, renseigner (horaires, plan d'accès...), faire visiter.
Présenter l'entreprise et son environnement.
Présenter le jeune, sa place et ses activités aux autres membres du personnel.
2. Organiser les activités, dans le respect du référentiel de certification visée Définir et planifier les activités à confier au jeune, dans le respect des objectifs de sa formation, en utilisant les différents outils mis à sa disposition (fiches de liaison avec l'organisme de formation, guides)
Aider le jeune à la compréhension du travail.
Guider le jeune dans l'exécution du travail.
Expliquer les critères de réussite pour l'entreprise.
3. Suivre les progrès et les évolutions dans le travail Apprécier les résultats, les écarts, les points d'amélioration et les axes de progrès.
Faire le point sur les acquis professionnels, avec le jeune et avec l'ensemble des collaborateurs concernés.
Participer aux réunions organisées par l'organisme de formation.
Utiliser les documents de liaison
4. Faciliter et favoriser l'acquisition de compétences Définir un plan d'actions pour mettre en place les ajustements nécessaires, les axes de progrès.
Faire le point sur la motivation du jeune.
5. EvaluerEvaluer les acquis du jeune et faire un bilan de résultats.

ANNEXE IV

Formation du tuteur

Objectifs pédagogiques

A l'issue de sa formation, le tuteur sera capable :

- de mettre en place une organisation adaptée à l'accueil et au suivi du jeune, en fonction de son profil, de ses représentations, de ses questions, de la certification visée (diplôme, CQP) ... ;

- d'identifier les caractéristiques majeures du dispositif utilisé (contrat de professionnalisation ou d'apprentissage) ;

- de coordonner son action avec l'ensemble des collaborateurs de l'entreprise concernés par l'arrivée du jeune ;

- d'assurer son rôle éducatif dans la transmission des compétences ;

- d'assurer sa coresponsabilité dans la réussite du dispositif, en contribuant notamment à l'évaluation des acquis professionnels du jeune.

Eléments de programme

1. Présentation des différents dispositifs, de leurs finalité et enjeux.

2. Le jeune : profils, attentes, représentations.

3. Réussir l'accueil du jeune :

- les conditions d'accueil : les conditions et les modalités, l'importance de la première impression ;

- présentation de l'entreprise : le discours, les points de repère, la visite ;

- faire connaissance ;

- l'intégration et la motivation.

4. Organiser les activités, en fonction des objectifs pédagogiques :

- définir les activités à confier au jeune, leur progression pédagogique, en fonction des objectifs à atteindre ;

- coordination avec les autres tuteurs, implication de l'équipe ;

- la disponibilité : gestion du temps et des priorités, gestion de l'urgence et des aléas, investir du temps pour en gagner ensuite, l'anticipation, la gestion des priorités, importance de l'information transmise, l'écoute préventive ;

- les ajustements nécessaires en cas de non-respect du planning du jeune ;

- les outils de liaison avec le centre de formation.

5. Suivre les progrès et les évolutions dans le travail :

- l'importance de l'écoute ;

- suivi et bilans réguliers, utilisation des documents de suivi ;

- la circulation de l'information.

6. Faciliter et favoriser l'acquisition de compétences :

- l'importance de l'ambiance de travail, l'influence du groupe ;

- la motivation : la reconnaissance des efforts, les encouragements ;

- définir un plan d'actions pour mettre en place les ajustements nécessaires, les axes de progrès.

7. Evaluer :

- critères d'évaluation ;

- entretien d'évaluation ;

- l'orientation, l'affectation du jeune.

ANNEXE V

Engagement mutuel de tutorat

Le document d'engagement mutuel concerne le responsable de l'entreprise, les salariés de l'entreprise désignés comme tuteur du jeune sous contrat en entreprise, et le jeune.

Les 3 signataires de ce document s'engagent à le respecter.

Cet engagement favorisera l'accueil, le parcours d'intégration et de formation, l'accompagnement, l'évaluation du jeune, au service de la réussite de l'intégration durable du jeune dans l'entreprise, et de sa réussite aux conditions de validation de la certification visée.

 

LE RESPONSABLE DE L'ENTREPRISE
Crée les conditions de réussite du dispositif.
Organise la formation du tuteur.
Donne les moyens, en termes de temps et d'outils, au tuteur, pour l'exercice de sa mission.
Fait régulièrement le point avec le tuteur.

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 V 
    LE JEUNE
S'intègre rapidement dans les équipes.
S'approprie, respecte les consignes de l'entreprise.
Apprend les tâches et les comportements professionnels, en situation de travail, tout au long de son parcours.
Fait le point sur ses acquis, sur les écarts et les axes de progrès.
Réfléchit à son évolution professionnelle et personnelle, exprime ses motivations.
Fait valider ses compétences acquises.
Veille à la tenue des outils de liaison entre l'entreprise et l'organisme de formation.

LE TUTEUR
Met en oeuvre les conditions de réussite de l'accueil du jeune.
Organise le parcours de formation du jeune en fonction des objectifs et dans le respect de la certification visée.
Utilise les différents supports de liaison avec le centre de formation.
Facilite et favorise l'acquisition de compétences.
Evalue le jeune.

Signature du responsable d'entreprise

Signature du jeune

Signature du tuteur

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